Description
Au sommaire
Sorcières, qui êtes-vous ?
Inquiétante, manipulatrice, séductrice, puissante… Si elle hante nos imaginaires depuis des siècles, la sorcière est cependant bien difficile à cerner. Qui est-elle vraiment ?
Moi, moche et méchante ?
Des cheveux hirsutes, un visage fripé, un menton en galoche, des verrues : c’est souvent ainsi que l’on représente les sorcières. D’où viennent ces images négatives ?
La chasse aux sorcières
À partir du 15e siècle, les sorcières sont persécutées et traquées. Torturées, elles doivent avouer des crimes, généralement imaginaires, avant de finir sur le bûcher : que leur reproche-on ?
Des femmes puissantes
Profondément connectée à la nature et au monde spirituel, la sorcière est capable de déployer des compétences à couper le souffle. Il faut le voir pour le croire !
La panoplie de la parfaite sorcière
Au fil des siècles, l’imagerie associée aux sorcières se met en place. D’où viennent ces accessoires et que symbolisent-ils ? Suivez le guide !
La revanche des sorcières !
Au 20e siècle, les féministes renversent l’image négative de la sorcière. Symbole d’émancipation, elles incarnent la lutte pour une société plus égalitaire.
Histoires de sorcières
Certaines ont réellement existé. D’autres sont des figures célèbres de la mythologie, du cinéma ou des contes… Toutes, en tout cas, sont des sorcières dotées de pouvoirs qui ont fasciné les artistes d’hier et aujourd’hui.
En quelques mots
Les avez-vous vues passer ? Trois femmes, filant entre les arbres, comme une bourrasque… Avec leurs silhouettes pâles, tout juste couvertes d’un voile léger, pas facile de les apercevoir. Cela dit, tient-on vraiment à les croiser ? Au premier regard, elles ont quelque chose de terrifiant. Leur allure fantomatique, leur chevelure qui se déploie comme des tentacules, l’air renfrogné de l’une d’elles… Et que dire de ces animaux qui les accompagnent ? Des loups noirs – trois, comme elles – nous dévisagent de leurs yeux jaunes, la gueule entrouverte. Il ne fait pas bon s’attarder dans cette forêt aux arbres couleur de feu ! Ces femmes sont à n’en pas douter des sorcières.
Mais à bien y regarder, le danger n’est peut-être pas celui auquel on croit. L’une de ces femmes cache à peine, sous ses cheveux blonds, son air apeuré. Quant à celle qui nous fixe, au premier plan, elle paraît même terrifiée. Ses yeux ronds, écarquillés, nous interpellent. S’apprête-t-elle à crier au secours ? Ou fixe-t-elle, comme ses trois compagnons sauvages, quelque chose qui les menace ? Ces troncs et ces branches écarlates semblent tout à coup une prison qui se referme sur elles. Ce sont bien elles qui sont pourchassées, et non l’inverse. N’attendez pas, fuyez !
Dans ce dessin, Eugène Grasset résume à merveille tout l’ambivalence des sorcières. Comme vous le découvrirez dans les pages de ce numéro, la figure laide au nez crochu, prête à commettre les pires méfaits et même à dévorer les enfants, n’en est qu’une des facettes, longtemps propagée dans l’art et qui perdure aujourd’hui dans les contes. C’est ce qui a entretenu tant de chasses aux sorcières à la Renaissance. Mais depuis la fin du 19e siècle, une nouvelle image s’impose peu à peu : celle de femmes puissantes, détentrices de savoirs spécifiques, et notamment d’une profonde connaissance de la nature. C’est sur ces bases qu’elles deviendront même des figures de révolte pour les féministes à partir des années 1970, prêtes à défier l’ordre établi, dominé par les hommes.
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