Dans notre DADA dédié à la couleur bleue, nous abordons son histoire, de mal-aimée à grande star, et l’usage qu’en font les artistes. Mais saviez-vous que le bleu désigne un spectre assez large de couleurs, allant du violet au vert ? Voici un guide à travers ses principales nuances…
Indigo
L’indigo a été l’un des premiers bleus utilisés dans la peinture, notamment celle des belles enluminures des livres du Moyen Âge. Il provient de l’indigotier, une plante aux fleurs violettes particulièrement exploitée en Inde depuis plusieurs millénaires. C’est d’ailleurs de ce pays qu’il tient son nom.
On estime généralement que la teinte indigo oscille entre le violet et le bleu. C’est une des raisons pour laquelle elle donne son nom à la sixième couleur de l’arc-en-ciel, celle qui lie les deux. En réalité, cette nuance, à peine perceptible pour nos yeux, est assez difficile à distinguer. On a même longtemps considéré que le prisme des couleurs n’en comportait que 6, bleu et violet étant les deux dernières.
Un indigo célèbre : le blue-jean
Outremer
Le bleu outremer ne laisse lui pas de doute sur sa nature azurée. Aussi dense que lumineux, il évoque les profondeurs marines, d’où il tire son nom. Traditionnellement obtenu par le broyage du lapis-lazuli, une pierre précieuse dont l’utilisation remonte à la Protohistoire – période entre la Préhistoire et l’Antiquité, d’environ 10 000 ans avant J.-C. aux premières pyramides –, il est aujourd’hui plus communément créé par un pigment synthétique mis au point au 19e siècle.
C’est aussi pour cela que le terme « outremer » évoque finalement une variété de bleus, celui tiré du lapis-lazuli étant plus clair que le « bleu PB29 », selon son nom de code, créé en laboratoire. Couleur riche, son exploitation décolle surtout à la Renaissance, alors que le bleu séduit de plus en plus les artistes. Utilisé dans une peinture, de la Madone par exemple, il témoignait de l’aisance du commanditaire, le pigment étant cher et difficile à se procurer. Aujourd’hui, c’est une des couleurs les plus communes et systématiquement présente dans les sets de peinture.
Un outremer célèbre : le bleu Klein
Turquoise
En voilà un autre qui fait débat : le turquoise n’est pas bon pour la paix des ménages ! Bleu pour certains, vert pour d’autres, un accord est-il possible ? La source du conflit vient de la source même du pigment. En effet, la pierre de turquoise oscille naturellement entre les deux. Pourtant, et n’en déplaise à ses détracteurs, le turquoise est bien une nuance de bleu.
Vibrante, la teinte évoque les eaux limpides des îles paradisiaques. Utilisée depuis le 18e siècle, elle tient son nom du lieu principal de son commerce, la Turquie, bien que la pierre ne soit en fait pas extraite sur place. Curieusement, depuis son importation en France, le turquoise est une couleur bien plus populaire auprès du public que des artistes. Pourtant, de nos jours, il s’installe avec délicatesse dans nos intérieurs, y insufflant calme et sérénité tout en étant plein de vie.
Un turquoise célèbre : le bleu Deck
Cyan
On le retrouve principalement en imprimerie, en tant que couleur primaire aux côtés des jaune, magenta et noir du modèle CMJN. Dans le système informatique RVB (rouge-vert-bleu), il est d’une teinte plus électrique que dans sa version physique. Le cyan a pour particularité d’être l’exacte complémentaire du rouge – ou magenta –, c’est-à-dire qu’il n’en contient pas une trace. Son spectre lumineux se situe entre le bleu et le vert, comme le turquoise.
Étymologiquement du grec kuanos, c’est une des désignations historiques des teintes bleues, comme l’est « azur » dans les langues latines. Ce n’est qu’au 19e siècle que l’on attribue ce nom à la couleur bleue de la quadrichromie. En 1842, le cyan donne son nom à une des premières techniques de photogravure, le cyanotype, produisant d’intrigantes images en camaïeu de bleus.
Un cyan célèbre : #00FFFF
Ciel
Le bleu ciel est la teinte la plus claire de la gamme chromatique. Son nom est sans équivoque : il évoque bien généralement la voûte céleste, celle que présente les beaux-jours d’été – et d’hiver aussi parfois ! Pour créer du bleu ciel, il suffit d’ajouter beaucoup de blanc à l’une des teintes déjà citées. Cela a pour effet de neutraliser la couleur et de l’éclaircir. Ainsi le bleu ciel peut en théorie être de toute nuance, mais on le préférera tirant doucement vers le violet pour un effet plus naturel.
Avec ses airs pastel, le bleu ciel ravit les amateurs de minimalisme et/ou de douceur. Pas étonnant alors que ce soit l’une des couleurs préférés pour décorer les chambres d’enfant. Lumineux, apaisant, rassurant, le bleu ciel sait se faire compagnon plaisant du quotidien, même lorsqu’il prend la forme d’un lion en plein milieu de la rue.
Un ciel célèbre : le septième
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